Amulettes, grigris et talismans


Je vous promets cet article depuis des semaines… le voici enfin.

Vous êtes particulièrement nombreu(x-ses) à me demander comment je créé mes amulettes, talismans et autres grigris. Plutôt que de vous expliquer de A à Z, façon tuto, comment les créer, ce qui, je pense, aurait peu de sens, tant la démarche gagne à être personnalisée et « instinctisée » (oui, laissez moi inventer des mots, merci), je vais vous donner quelques pistes pour apprivoiser cette pratique et ses bases.

Vous le savez, car je le répète souvent via mes réseaux sociaux et quelques fois par ici : il n’y a pas qu’une vérité. Dans le cadre stricte de la sorcellerie : ce qui est valable pour moi ne l’est pas obligatoirement pour quelqu’un d’autre et vice versa. Ce n’est pas parce que mon esprit invalide une pratique ou rejette une pensée que cela en fait quelque chose de faux ou d’inacceptable pour l’autre.

Ensuite, et je préfère prévenir pour les puristes… mon instinct me dicte d’intégrer ma pratique à ma vie moderne et à certains de mes modes de consommation. « Il faut faire ci », « Il ne faut pas faire ça ». Vous le savez aussi bien que moi : on lit tout et son contraire. Ne cessez jamais de lire, de rechercher, de nourrir votre curiosité et de satisfaire votre instinct en testant, en adaptant. Mes propositions sont des pistes de pratique. Elles ne sont en aucun cas des règles à suivre. Soyez à l’écoute de vous-même et de tout ce qui vous entoure. Des réponses aussi riches de variées s’y trouvent.

Sur ce, commençons et faisons déjà un petit distinguo entre Amulette et Talisman. La première a une vocation précise : protéger (du latin amuletum, « façon de protéger »). C’est généralement un petit objet que l’on va porter sur soi, en bijou ou dans une poche. Le deuxième, le Talisman, va être créer selon la science complexe des symboles et des correspondances, selon un rite plus ou moins compliqué. Il contient une prière précise, un sortilège. Il n’a pas pour vocation unique de protéger et peut appeler plusieurs bienfaits mais aussi avoir un dessein malfaisant.


Les amulettes

Les plus manuels et créatifs d’entre-nous peuvent créer un bijou ou un petit objet de leur propre main, y chargeant ainsi leurs intentions, dès la conception. Ce n’est pas à la portée de tout le monde et il ne faut pas hésiter à utiliser un objet déjà existant : un bijou ou petit objet que l’on a acheté, que l’on nous a offert, dont on a hérité.

Si vous achetez ou si vous chinez un objet, je vous recommande de le purifier avant d’y attacher vos intentions.

Il m’arrive bien entendu de faire des amulettes avec mes bijoux achetés auprès d’une grande marque ou d’un vendeur qui ne travaille pas de manière artisanale. C’est ok. Je me questionne cependant de plus en plus et je vois une valeur toute particulière aux objets faits main, issus de l’artisanat. Il s’en dégage généralement une énergie différente, une volonté de faire bien, le travail de la main, la créativité, la recherche du beau sous ses formes variées. Cette énergie insufflée dès la création, je le crois, apporte d’autant plus de puissance à l’amulettte.

Mais… comment « attacher une intention ? »

C’est effectivement la question que l’on me pose régulièrement. Avant toute chose, sachez que vous n’avez pas forcément besoin d’un autel, de bougies spécifiques, etc. Parfois, cela me fait plaisir ou je ressens le besoin d’installer tout un système et parfois je me contente de ma simple pensée. Question de concentration et d’énergie qui varie, je présume. Si vous vous contentez de vous isoler chez vous, et de prendre seulement 20 minutes pour faire ce rituel, c’est ok. Pensez à purifier votre espace de rituel, avec une bougie, de la fumée de sauge ou de thym / romarin, ou simplement par visualisation si vous avez besoin de tout cela.

Tips purification par la visualisation : fermez les yeux ou gardez-les ouverts sans rien fixer en particulier. Imaginez un cercle tout autour de vous. Au fur et à mesure que vous expirez, imaginez une fumée noire (ou tout autre aspect que vous souhaiterez associer aux énergies négatives) qui s’échappe petit à petit du cercle que vous avez formé. Lorsque vous visualisez un cercle parfaitement nettoyé, vous pouvez commencer votre rituel.

Le tout est de réussir à prendre un moment pour canaliser vos pensées, vous concentrer sur ce que vous souhaitez, sue ce que vous souhaitez protéger et de quel type d’agressions vous souhaitez protéger. Essayez si possible d’être précis.e dans votre démarche. Posez des mots clairs à l’oral, par écrit ou en pensées. Plutôt que de penser à la simple notion de protection lorsque vous vous figez sur l’objet, partez sur une pensée claire et cadrée. Exemple « Moi, Gabrielle, je créé cette amulette afin qu’elle me protège contre les pensées négatives de mon entourage » ou « Moi, Gabrielle, je créé cette amulette afin qu’elle préserve mon amie Camille de l’agressivité de ses collègues ». Essayez de visualiser autan que possible chaque mot et chaque partie de votre phrase et d’y insuffler l’énergie qui vous semble appropriée. Ne faites pas cela lorsque vous êtes fatigué ou malade. Attendez un jour où vous êtes bien reposé.e, plein.e d’énergie, de force et / ou de motivation.

Vous pouvez mouiller votre amulette avec de l’eau de Pleine Lune, si vous êtes sensible à l’énergie de cette dernière, afin de donner de la force à vos intentions ou encore emballer ce dernier, un à trois jours dans de grandes feuilles de basilic vert ou pourpre, fraichement coupées, afin de renforcer l’énergie protectrice.

Deux bijoux dont j’ai fait des amulettes. Le deuxième est à destination de ma plante préférée…

Exemples de petits objets qui peuvent être faites amulettes, soit à glisser dans votre poche, soit à disposer chez vous. Certains sont créés avec bienveillance par des créatrices aux jolies énergies. J’y ai volontairement glissé un petit objet en plastique, clairement fabriqué à la chaîne et faisant allusion à la Pop Culure que l’on aime tant. Pour moi, ce n’est pas un souci.


Les talismans

Chacun a sa méthode. Platon croyait au pouvoir des formes géométriques, méthode travaillée plus tard par Nostradamus qui y associa l’astrologie, certains alchimistes et Païens eurent et ont recours à la science des correspondances, d’autres encore utilisent l’art des inscriptions, du dessin, de l’écriture (runes, sygils, écritures variées, représentation…).

Pour ma part, j’aime travailler la magie ou la science (au fond, est-ce que ce n’est pas la même chose ?) des correspondances à travers les végétaux, les minéraux et autres ingrédients issus de la nature. Les correspondances s’appliquent entre autres aux moments de la journée, aux jours de la semaine, aux phases de lune et aux mouvements des planètes, aux couleurs, aux chiffres, aux runes aussi…

Créer un talisman prend un peu plus de temps. Il est nécessaire, pour chaque nouveau projet de talisman de faire des recherches, de formuler les associations les plus judicieuses, de déterminer le meilleur moment pour effectuer le rituel ou le sortilège.

Là aussi, l’étape de la purification de l’espace est utile. Il sera important de faire le vide autour de vous et de vous retrouver au calme sans rien ni personne pour altérer la qualité de vos pensées et de votre concentration. Une fois que vos recherches auront déterminé les ingrédients de votre talisman, préparez-les dans le calme et avec conviction sur ce à quoi ils sont destinés. Si votre instinct vous dit d’ajouter quelque chose, que vote oeil est attiré par quelque chose en particulier : considérez-le en temps qu’ingrédient (sauf si c’est le hamster de votre petite soeur, merci).

Pour ma part, j’aime m’asseoir au sol, sur un tapis ou un oreiller et préparer tout de dont j’aurais besoin afin de ne plus avoir à me lever et ne pas sortir de mon cercle. Comme pour l’amulette, vous devez visualiser précisément votre objectif, qui peut inclure la protection, mais pas que. Vous pouvez réunir les ingrédients dans un flacon en verre ou dans un pochon de coton ou de lin. Chaque ajout d’ingrédient doit se faire calmement et en ancrant par la pensée ou la parole une intention. Il est aussi possible de le faire par écrit. Je vous laisse faire vos propres recherches afin de voir comment intégrer vos mots écrits à votre préparation. Par exemple, si vous écrivez ce que vous souhaitez bannir ou ce dont vous souhaitez vous protéger, vous pouvez brûler le papier et mélanger les cendres avec des coquilles d’oeufs et de la poudre de sauge. C’est une méthode parmi de très nombreuses à expérimenter.

Je scelle généralement mes flacons avec la cire de la bougie qui a accompagné le rituel, et donc la couleur répond aux correspondances. Dans le cas des pochons, j’aime utiliser la magie des noeuds et lier une intention forte à chaque noeud que je noue (ceux-ci ne doivent alors pas être défaits). Il m’arrive d’ajouter des runes de l’ancien Futhark à certains rituels. Elles ont leurs significations propres et là aussi, il y a beaucoup de lectures en perspective.

En général, il y a des « restes » sur ce genre de rituel. Généralement ce sont des matières organiques non polluantes, donc enterrez-les loin de chez vous ou jetez-les dans vos toilettes (XXIème siècle, bonjour). Si c’est du sel, évitez de l’enterrer, pour ne pas rendre le sol infertile ou cramer les rosiers de mamie.


Voilà, ce sont quelques clés que je vous livre… Mais je pense que les recherches, l’expérimentation et le ressenti priment. Faites vous confiance et donnez à manger à votre créativité : lisez, interrogez Google, Youtube, plongez vous dans vos pensées, dans cette forme de savoir enfouie tout au fond de vous que l’on appelle l’intuition.

Il m’arrive de plus en plus souvent de pratiquer pour les autres, avec parcimonie. C’est à la portée de chacun bien sûr, mais démarrez simplement en travaillant des intentions très simples, pour vous-même. Quoique je connaisse certaines personnes qui ne pratiquent jamais pour elles-mêmes et qui ne l’ont jamais fait. Agissez selon votre ressenti.


Quelques lectures pour vous aider…

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